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Le Canard du Web
21 décembre 2007

Wikipédia : la fiabilité au prix de la gratuité

Dixième site le plus visité au monde selon Alexa, entreprise californienne de statistiques sur le Web, Wikipédia s’est véritablement imposé comme une référence incontournable sur la toile. Qui ne s’est jamais retrouvé devant une page internet de cette encyclopédie libre et gratuite ?
Depuis sa création en 2001 par l’américain James Wales, Wikipedia se décline dans plus de deux cents langues et rassemble plus de 7 millions d’articles. Elle se base sur le « wiki », un système de gestion de contenu de site Web qui rend ces pages librement modifiables par tous les rédacteurs inscrits. Un projet citoyen qui veut que la connaissance soit accessible au plus grand nombre. Pour participer à ce défi, rien de plus facile : s’inscrire en temps que rédacteur. Facilité trop admise qui pousserait à toute forme d’abus ? Les wikipédiens ne sont pas à l’abri des plus critiques les plus acerbes. Pourtant, Wikipédia s’engage dans la neutralité du discours en soulignant qu’elle n’est pas la porte ouverte à toutes les plaisanteries et à toutes les théories les plus fumantes.

Droit de réponse

De « qui dirige Wikipédia » à «comment peut-on faire confiance à des articles rédigés par n’importe quel amateur »,  l’internaute visite le site et trouve une série de questions qui répondent à toutes les objections. « Wikipédia n’est pas lié à un groupe industriel ou financier ». Première justification. La relecture est faillible mais Wikipédia mise sur l’honnêteté de la communauté des rédacteurs pour corriger les bévues. De plus, certains mots sont traqués systématiquement. Des articles comme « Hitler » sont protégés et ne peuvent être modifiés que par les wikipédiens les plus anciens. Deuxième justification. « Nous n'avons pas tous pour objectif de faire de Wikipedia une ressource documentaire en elle-même ». L’encyclopédie en ligne a conscience de son amateurisme et insiste sur la vérification des sources mentionnées sur le site. Troisième justification. Autrement dit, Wikipédia reconnaît ses imperfections.

Riposte

Autopromotion, fuite des experts devant les modifications libres, manque de hiérarchisation scientifique, corrections défaillantes et persistantes dans le temps, voilà le constat d’une étude menée par des étudiants en Journalisme de Sciences Po Paris en septembre 2007. Wikipédia est-il réellement fiable ? Il n’empêche que pour riposter aux résultats de l’enquête, l’un des administrateurs de « Wiki », David Monniaux, a pris l’initiative de bloquer la possibilité de modifier ou de créer des articles dans Wikipédia depuis les ordinateurs de l’institut d’études politiques, expliquant que l’école piratait le site en introduisant sciemment des erreurs. Critique mal assumée ou défaut de neutralité ?
Chez les concurrents, on tente également une riposte. Google lance de son côté « Knol », sa propre encyclopédie Wiki sur le Web. Universalis propose des articles consultables gratuitement. Auront-ils le même succès que Wikipédia ?

Mélanie Carnot

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